D'après un récit dactylographié de René PIERRARD (Villerupt (54) 20-02-1914 – Laon (02) 13-04-2009), prisonnier au stalag II-A (Neubrandenburg), puis II-E (Schwerin) jusque début mai 1945.
22-08-1939 – Stenay (55) quartier d'artillerie Desveaux - Commission de réquisition des voitures automobiles.
Affecté à la C.H.R. du 155è R.I.F. Cantonné à Laneuville (à 1 h de Stenay? A pied, peut-être).
Il a pu emprunter un vieux vélo pour rendre visite à ses grands-parents à Lamouilly. (carte)
Puis direction Nantes (train) en passant par Laon, contournement de Paris, Chartres, Angers - Marche de 10km jusqu'à Le Cellier.
Vaguemestre à la C.H.R. 3 semaines sur les bords de la Loire : ce fut du bon temps. (carte)
Passage à la 4ème compagnie. Il est volontaire pour faire partie d'un détachement pour la Corse.
Départ de Le Cellier à pied pour Gilmont (? Je n'ai pas trouvé ce lieu).
Train jusque Nantes. Il fait la connaissance d'un groupe de bretons. Départ en train vers Marseille par La Rochelle, Rochefort, Bordeaux, Agen, Montauban, Tarascon, Arles, Miramas. Embarquement sur le "Patria" à destination d'Ajaccio. (carte)
Départ d'Ajaccio en petit train sur une voie unique de 0,60m. Arrivée à Corte où il est séparé de ses camarades. Avec un autre (adjudant-chef) il est joint à des Bretons. Embarquement dans un camion vers Vivario.
Affecté à la CA2 dans le 173ème R.I.A. Entraînement de marche dans la montagne. Versé dans le 2ème groupe de la 1ère section, d'abord sergent, puis caporal-chef. (carte)
21-12-1939 – départ de Vivario pour Bastia
24-12-1939 – embarquement pour la France
25-12-1939 – arrivée à Marseille
Départ pour le camp de Ste Marthe à Marseille
27-12-1939 – départ pour Aubagne
Cantonnement dans une briqueterie abandonnée. (carte)
10 jours plus tard départ en train, puis marche jusqu'à Ambrières
Cantonnement tout l'hiver dans un château dans un corridor au 1er étage (carte)
Début avril 1940 – départ pour Nogent-sur-Aube
8 jours au camp de Mourmelon, puis retour à Nogent. (carte)
23-04-1940 – départ pour l'Alsace à partir de la gare d'Arcis-sur-Aube
Cantonnement à Ernoseheim (sûrement Ernolsheim-Bruche) pour 8 jours
Puis à pied vers Bouxvillers (Bouxwiller) au quartier général de la division en D.C.A. Il y reste une quinzaine de jours
13-05-1940 – passe sergent. Il prend le commandement du 1er groupe de la 2ème section
15-05-1940 – retour à Ernolsheim. (carte)
16-05-1940 – départ en train vers Suippes
17-05-1940 – le soir, départ en autocar vers Ventelay en traversant Reims endormi
18-05-1940 – maintenant ce n'est plus de la rigolade. Installation dans un bois
19-05-1940 – position derrière le canal de l'Aisne. On creuse des tranchées et abris. (carte)
24-05-1940 – traversée du canal vers un avant-poste au bord de l'Aisne dans une carrière : un peu en arrière sur la droite Concevreux, de l'autre côté le canal de l'Aisne où se trouvent les Allemands, à gauche Cuiry et à droite Chaudardes.
09-06-1940 – jour inoubliable
4h du matin : attaque allemande dans un brouillard épais et avec utilisation d'obus fumigènes. Réponse par des tirs de barrage avec 2 mitrailleuses, mais c'est du vieux matériel qui fonctionne mal. Jusqu'à 5h du soir ils font comme ils peuvent en tirant avec leurs mousquetons les cartouches prises sur les bandes des mitrailleuses. Ils doivent cesser le combat faute de munitions. Ils sont encerclés. Il n'y a pas eu de support de l'artillerie, juste quelques tirs vers midi (un peu tard). Ils démontent les mitrailleuses et jettent les pièces à l'eau.
Puis c'est le destin brutal : prisonnier. (carte)
"Cela m'a fait quelque chose tout de même, dans la région, pas loin de mon village! Triste destinée! Pauvres hommes que nous sommes!"
(Il habitait Liesse avant sa mobilisation)
En 1995, une cérémonie commémorative a eu lieu à Concevreux en souvenir de ces événements. (coupure de presse : L'Union)
haut de pageIls restent sur les bords de l'Aisne.
10-06-1940 – ils ramassent les blessés et morts allemands, sans nourriture, sans boisson si ce n'est l'eau boueuse de l'Aisne.
Départ à pied jusque Beaurieux : 1ère fouille, puis Craonne pour la nuit.
11-06-1940 – départ pour le camp de Sissonne. Nourriture de la journée : un quart de soupe, de l'eau claire. Même situation jusqu'au 13-06-1940.
13-06-1940 – reprise de la route vers Montcornet. Là soupe épaisse et fromage.
14-06-1940 – départ pour Hirson où ils restent 6 jours. Nourriture : le matin café (orge) et paquet de biscuits allemands, à midi et au soir soupe avec un petit morceau de viande à midi.
20-06-1940 – départ en train pour Givet en passant par Anor, Fourmies, Momignies, Seloignes, Monceau, Villers-le-Tour, Chimay, Campret, Aublin, Boussaven, Bayne (Beynes?), Mariembourg, Fugnolles, Mutagne-la-Grande, Mutagne-la-Petite, Romercé, Gimé, Douiche, Givet.
Puis route jusque Beauraing.
22-06-1940 – départ en train pour l'Allemagne sur un wagon plate-forme.
Arrivée à Trèves.
Villes traversées : Beauraing, Russart, Neuvillers, Libramont, Widaumont, Mochet, Sibret, Bastagne-Sud, Benonchamp, Schimpuch, schleif, Wilt (Wiltz?), Merckols, Kaantanbach, Guebelmilhe, Michclan, Ettenlbuch (Ettelbrück?), Colmar-Bery, Auchten, Musich, Lintgen, Lorentguviller, Huschorf, Walferdange, Luxembourg, Sandveiller, Coutern, Oetrange, Munsbach, Roodt, Betzof, Weiden, Manternach, Mertort, Wasserbillig. Allemagne : Ygel, Kartheins, Trier-Sud (Trèves)
Camp de Trèves où ils sont "bien" nourris : une bonne soupe avec l'orge et des haricots, et le soir une boule de pain pour 6 avec du fromage.
23-06-1940 – à midi départ en train de Trèves pour le fameux camp de Neubrandenburg où ils arrivent le 24 juin vers 23 heures.
Villes traversées : Cobleretz (Coblentz?), Linburg, Limefelde, Hordhaufer, Heringen, Aumülhe, Berga, Vorba, Rokla, Walbraussen, Saugenhausen, Gusten, Colba, Barly, Gütterglüen, Lindau, Deetz, Nedoblitz, Reuden, Wissemburg, Bornes, Belzig, Borkleide, Beelitz, Seedin, Willemburg, Delbrücke, Drewitz, Berlin, Lehvietz, Araniemburg, Güneberg, Lovenberg, Neubrandenburg.
Ils restent dans ce camp jusqu'au 12-07-1940. La nourriture n'est pas fameuse : matin café à l'orge, midi 5 ou 6 patates à l'eau et soupe à l'orge, soir boule de pain pour 6 avec saucisson.
Ils restent 4 à 5 jours en plein air avant d'être répartis dans les bâtiments. Le 30juin, grande messe par un prêtre français pour tous les prisonniers, Français, Belges, Polonais.
11-07-1940 – rassemblement pour préparer le départ du lendemain pour aller travailler.
Le récit s'arrête là.
Documents divers sur sa captivité
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